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À mon seul désir

Horaires

Mardi 9 juillet
23:15 - 00:00: La Châtelaine
Mercredi 10 juillet
18:15 - 19:00 / 23:15 - 00:00: La Châtelaine

Gaëlle Bourges (FR)

Danse et Récit

 A coup sûr l’image vous sera familière. Vous l’avez sans doute déjà vue quelque part, cette jeune femme au teint diaphane et aux atours somptueux. Un indice? Sur chacune des six tapisseries qui la représentent, une élégante licorne blanche se tient à ses côtés. La Dame à la Licorne, pièce maîtresse du Musée de Cluny, à Paris, sert de trame à la partition chorégraphique tissée par Gaëlle Bourges, A mon seul désir. Ce spectacle emprunte d’ailleurs son titre - aussi énigmatique qu’évocateur - à la sixième tenture de ce fleuron de l’art du XVe siècle. Quel est donc ce désir, charnel ou spirituel, qui brûle la Dame à la Licorne? Symbole de chasteté dans l’imaginaire médiéval (seules les jeunes filles pures peuvent s’en approcher), exhibant une corne à l’évidente connotation phallique, la licorne est porteuse d’un double message. L’un, virginal; l’autre, érotique. Cette ambivalence a inspiré à la chorégraphe française une réflexion sur le statut de la femme pure dans la culture occidentale. Les représentations de vierges (et de la plus iconique d’entre elles, Marie) tapissent l’iconographie européenne depuis des siècles. Ne s’est-on pas soucié avec véhémence de la virginité des femmes, sans guère se préoccuper de celle des hommes?

 Exhalant leur féminité et leur nudité, quatre danseuses donnent corps à l’élégante dame hissée au rang de symbole du désir féminin, et au bestiaire qui l’accompagne. En six tableaux, la pièce déploie l’allégorie des cinq sens déclinée sur les cinq premières tentures. Le dernier pan, voilé de mystère, évoque le sixième sens. On y voit la demoiselle face à un coffret. Veut-elle saisir une parure ou, au contraire, déposer définitivement ses bijoux dans un geste de dénuement? Les danseuses s’élancent alors dans une farandole stroboscopique, accompagnées d'une nuée de lapins - symboles de lubricité. Ce bestiaire, ce sont des volontaires recruté.e.s par le Festival de la Cité qui le composent. Ces lapins pourraient donc également vous être familiers. 

Gaëlle Bourges a présenté Lascaux dans le cadre de l'édition 2016 du festival. L'artiste poursuit avec A mon seul désir son exploration des entrelacs entre spectacle vivant, oeuvres plastiques et histoire des représentations dans les Beaux-Arts. Le résultat est délicieux et insolite, a-t-on pu lire dans la presse.

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