Mardi 9 juillet |
20:30 - 21:30: La Face Nord |
Aldous Harding (NZ)
“Qu’est ce que je fais à Dubai?” Non contente de démarrer une chanson avec la meilleure accroche de l’année (et de ne pas répondre à la question au fil des 5 minutes 17 secondes de “Zoo Eyes”), Aldous Harding captive par un parcours évidemment sans fausse note - on n’est pas fille de chanteuse folk pour rien. La musicienne de 28 ans a lancé sa petite offensive depuis les antipodes. Sa Nouvelle Zélande natale n’est pas le pire endroit du monde pour puiser dans les paysages arides et vastes l’inspiration d’une folk dépouillée et contemplative, portée par une voix mimant à merveille toutes les humeurs de la nature - enchanteresse, menaçante, cajoleuse, mystérieuse…
Après s’être essayée à la chanson à l’âge de 13 ans sur un disque de sa mère Lorina Harding, Hannah a laissé mûrir son besoin de musique. L’heure venue, elle a changé son prénom et, sur une guitare ou un piano, a laissé libre cours à son beau spleen, au fil d’un disque fondateur publié en 2015, entre joliesses mélodique et étrangetés poétiques. Peu de compromis chez Aldous: sa voix varie du sublime au douloureux, comme la rencontre improbable entre Kate Bush pour la subtilité naturelle du timbre et Nico pour l’environnement parfois rude de ses pérégrinations musicales. Ou comme la relecture au féminin de la country baroque de Will Oldham.
En 2019, Aldous Harding a déjà sorti son troisième disque pour lequel elle a retrouvé John Parish, bras droit de PJ Harvey. Elle continue l’exploration de son doux spleen, mettant un peu de chair sur sa musique, un peu de baume sur son coeur. Plus accessible, peut-être, elle gagne en puissance sans trahir sa nature, lorgnant vers les tendres ornements des classiques de Neil Young, avec dans ses titres une touche de joyeux ésotérisme en plus. Elle s’interroge sur «Le poids des planètes» ou sur l’état du paradis. Et reste donc circonspecte sur sa présence à Dubai. Au public lausannois de ne pas la faire douter sur
le bien-fondé de sa présence en terres vaudoises!